Alors établi à Paris en qualité de notaire, François Arouet épouse, en 1683, Maire Marguerite Daumard, fille d’un greffier du parlement de Paris.
Onze ans plus tard, naît François Marie Arouet, soit en 1694, le 21 novembre. Il a un frère de neuf ans et une sœur de huit ans.
Voltaire prétendra plus tard être le fils de M. de Rochebrune, client et familier de la famille. Certains indices semblent étayer ses dires.
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- François Marie
- Voltaire
- L’Angleterre et Voltaire
- Retour en France
- Frédéric II de Prusse et Voltaire
- Jean-Jacques Rousseau et Voltaire
- Contre les injustices !
- Voltaire et l’Histoire
- A Fernay
François Marie
Sa mère meurt en 1701, il n’a que sept ans.
François Marie étudie au collège jésuite Louis-le-Grand, entre 1704 et 1711. C’est un élève brillant. Dès 1711, son père l’inscrit à l’école de droit. Mais François Marie aspire à la poésie et à une vie mondaine.
Entre 1712 et 1715, il fréquente les salons littéraires.
C’est en 1714 qu’il rencontre Thiériot , à l’occasion d’un stage chez un notaire de Paris. Ils resteront amis et Thiériot sera son agent littéraire.
1715, Louis XIV meurt et d’Orléans devient régent. François Marie fréquente alors la Société du Temple, une société littéraire et philosophique. Mais aussi la Cour de Sceaux, salon tenu par la duchesse du Maine, où se pressent les gens d’esprit de l’époque. Salon suspecte au pouvoir.
Ses vers satiriques sur les amours incestueuses du Régent dans Épîtres en 1716, lui valent un exil de Paris pour Sully-sur-Loire, chez le comte de Sully. Exil qui dure quelques mois. Mais en 1717, ses nouveaux vers contre le Régent, lui vaudront un embastillage pendant onze mois. C’est en prison qu’il rédige Oedipe.
Voltaire
Alors qu’il est exilé à Châtenay, François Marie Arouet commence à signer « Voltaire » en 1718. C’est l’année de son succès avec les représentations d’Oedipe.
Il vit une période très mondaine de 1719 à 1724.
Son père meurt en 1722.
1723, marque la mort du Régent alors que Louis XV a atteint sa majorité depuis peu.
En 1724, alors que Voltaire entretient une liaison avec Madame de Bernière, il passe l’été aux eaux de Forges avec le duc de Richelieu.
Et en 1725, protégé par Madame Prie, il est chargé des représentations théâtrales à l’occasion des fêtes du mariage royal.
Il séjourne à la cour et reçoit une pension de la part de la reine.
Suite à une algarade, Voltaire provoque en duel le chevalier Rohan-Chabot, nous sommes en 1726. Il est embastillé car les Rohan ont déposé une plainte. S’ensuit l’exil en Angleterre.
L’Angleterre et Voltaire
En mai 1726, il part pour l’Angleterre et y séjourne jusqu’en 1728. Il s’adapte peu à peu, apprend l’anglais, retrouve Lord Bolingbroke et est présenté au roi George 1er.
Il fait beaucoup de rencontres, entre autres Alexander Pope, Jonathan Swift, Samuel Clarke. Aussi John Locke, qui est considéré par Voltaire comme au dessus de René Descartes, car John Locke s’en tient à l’expérience, ne croyant que ce qu’il peut vérifier.
Voltaire apporte la figure de l’intellectuel, de l’écrivain engagé.
Les funérailles d’état de Newton l’étonnent, car en France, seuls les nobles ont droit à ce privilège. De plus, la recherche scientifique est strictement encadrée par une église catholique intolérante. Alors que la tolérance religieuse existe en Angleterre. De plus, le peuple est représenté politiquement par le parlement, les juges et les fonctionnaires.
Contrairement à l’absolutisme Français, où le roi a tous les pouvoirs, la monarchie parlementaire anglaise séduit Voltaire. Elle garantit la liberté et la justice. Justice devant l’impôt que chacun paie en fonction de ses revenus :
« Un homme, parce qu’il est noble ou parce qu’il est prêtre, n’est pas ici exempt de payer certaines taxes : tous les impôts sont réglés par la Chambre des Communes… Chacun donne non selon sa qualité (ce qui est absurde), mais selon son revenu ; il n’y a point de taille ni de capitation arbitraire, mais une taxe réelle sur les terres. » (La Grande Charte).
Voltaire considère les hommes comme libres et égaux. Il est attaché à la liberté d’expression. Liberté qu’il trouve en Angleterre.
Il écrit Lettres philosophiques ou Lettres anglaises. Ces lettres montrent l’intérêt de la liberté de religion, politique, de la science, de la littérature. C’est une critique du despotisme en France, de l’intolérance, des privilèges.
Retour en France
Après son départ d’Angleterre, il séjourne un an à Dieppe, puis c’est son retour à Paris en 1729 où il reste jusqu’en 1733.
Financièrement, il s’en sort très bien et fait de très bons investissements. Il s’enrichit personnellement.
En 1733, c’est le début de sa liaison avec Madame du Châtelet. Elle durera seize ans, jusqu’à la mort de Madame du Châtelet.
La parution des Lettres philosophiques lui valent des lettres de cachet. Afin d’échapper à ces lettres de cachet, Voltaire s’exile à Cirey. Il s’occupe alors de philosophie, d’histoire, de science, de façon très studieuse. Il compose les premiers Discours sur l’homme.
En 1739, les premiers chapitres du Siècle de Louis XIV sont saisis. Bien sûr, Voltaire fait, dans cet essai historique l’éloge de Louis XIV. Mais il y dénonce sa politique belliqueuse et sa façon de traiter les affaires religieuses. Et depuis l’affaire du poème Le Mondain en 1736, il est mal vu du pouvoir.
Entre 1743 et 1747, c’est un retour en grâce en France.
Poète et courtisan à Versailles et Fontainebleau, il connaît personnellement Madame de Pompadour, la nouvelle favorite. Et en 1745, il est nommé historiographe de la France. C’est aussi l’année de ses premiers contacts avec Jean-Jacques Rousseau.
Il est élu à l’Académie Française http://www.academie-francaise.fr/ en 1746. Mais en 1747, suite à un mot imprudent chez la reine, il se retire alors à Sceaux.
Il passe l’année 1748 à Lunéville, à la cour du roi Stanislas avec Madame du Châtelet. Pour rappel, c’est l’année de la paix d’Aix la Chapelle.
Son retour à Paris s’effectue en février 1749.
Il rencontre Denis Diderot. Mais cette même année, Madame du Châtelet meurt, après avoir accouché. Voltaire souffre terriblement de cette perte.
Frédéric II de Prusse et Voltaire
C’est en 1736 le début d’une relation épistolaire entre Voltaire et le futur Frédéric II de Prusse, qui est plein d’admiration pour Voltaire et souhaite devenir son disciple.
Après un accueil glacial à Compiègne, Voltaire se voit retirer sa place d’historiographe. Déçu par la cour de France, en 1740 il cède aux avances de Frédéric II et part pour Berlin.
Mais en 1752, une querelle éclate entre Voltaire et Frédéric II qui fait brûler l’«Akakia», pamphlet édité par Voltaire sans autorisation. Frédéric II et Voltaire s’entendent sur la philosophie. Mais Frédéric II s’agace de la fronde, des irrévérences de Voltaire. Quant à Voltaire, il constate l’esprit despotique du roi. Enfin, Voltaire est chassé de la cour de Prusse en 1753.
Mais le temps apaisera les rancunes et en 1757 la correspondance avec Frédéric II reprendra.
Jean-Jacques Rousseau et Voltaire
Contrairement à Voltaire, Jean-Jacques Rousseau est autodidacte et n’a pas grande fortune. Il préfère la vie simple, contrairement à Voltaire pour qui l’argent est indispensable à la liberté d’esprit.
Jean-Jacques Rousseau admire et rend hommage à Voltaire dans un premier temps. Il participe aussi, avec Diderot et d’Alembert à l’Encyclopédie.
En 1755, le 1er novembre, il y a un tremblement de terre à Lisbonne. Voltaire écrit «Poème sur le désastre de Lisbonne». Poème dans lequel Voltaire exprime ses doutes à l’égard de la Providence. Jean-Jacques Rousseau, en désaccord avec le point de vue de Voltaire, répond dans « Lettre sur la Providence ». C’est en 1759, avec Candide que Voltaire répliquera à son tour.
Peu après son départ de la cour de Fréderic II, Voltaire réside près de Genève, aux Delices. Il propose d’y installer un théatre. Mais dans cette république calviniste qui le reçoit et le tolère, cela est vu d’un très mauvais œil. Voltaire réagit et inspire à d’Alembert en 1757, l’article « Genève » pour « l’Encyclopédie », qui fait scandale.
En réponse, Jean-Jacques Rousseau publie en 1758 sa « Lettre à d’Alembert sur les spectacles » .
Depuis, la brouille entre les deux hommes ira en s’empirant.
Contre les injustices !
Voltaire fait campagne en faveur de la réforme de la justice. Il s’élève contre la question, cette tradition barbare. Il voudrait que la preuve complète de la culpabilité d’un homme soit faite, avant sa condamnation.
Il s’élève contre l’intolérance :
« Je vous dis qu’il faut regarder tous les hommes comme nos frères : Quoi ? mon frère le Turc ? mon frère le Chinois ? le Juif ? le Siamois ? – Oui, sans doute : ne sommes-nous pas tous les enfants du même père et créatures du même Dieu ? »
Dans son combat pour réhabiliter le chevalier de La Barre, on retrouve celui livré contre le fanatisme religieux et l’intolérance : En 1746, le chevalier de La Barre, accusé injustement d’avoir mutilé un crucifix à Abbeville, est exécuté. Un exemplaire du Dictionnaire philosophique portatif trouvé chez lui est brûlé en même temps que le chevalier. Craignant une arrestation, Voltaire se réfugie en Suisse.
En effet, dans ce Dictionnaire Philosophique (ou La Raison par l’Alphabet) nous y retrouvons des articles de critique littéraire, de critique politique et sociale, mais aussi des articles de critique religieuse. Les gros volumes de l’Encyclopédie sont moins adaptés que les formats Portatifs pour la lutte. Un petit volume est plus maniable, moins onéreux, c’est donc un bon moyen pour diffuser au plus grand nombre les idées de la philosophie.
Voltaire lutte de 1762 à 1771 pour obtenir l’acquittement des Sirven, protestants, injustement accusés d’avoir jeté leur fille dans un puits.
En 1762, il apprend l’exécution d’un huguenot condamné pour le meurtre de son fils : c’est le début de l’affaire Calas.
1763, Catherine II prend le pouvoir en Russie. Cette même année, le procès Calas sera révisé. Voltaire suit l’affaire de très près et Calas sera réhabilité en 1765.
Voltaire et l’Histoire
L’Histoire est un sujet important aussi pour lui et il y mêle la philosophie, par exemple dans « Le siècle de Louis XIV ».
Il veut se baser sur la vérité. Mais la vérité est toujours difficile à établir :
« … le guerrier, le janséniste, le moliniste ne voient point les mêmes faits avec les mêmes yeux … ».
Il est nécessaire de confronter les témoignages. Quant aux témoignages d’adversaires :
« S’ils s’accordent, ils sont vrais ; s’ils se contrarient, doutez. » (Dictionnaire Philosophique).
Il faut prendre soin du choix des détails, afin d’intéresser le lecteur, user d’effets dramatiques. Et l’histoire n’en manque pas !
Il faut raconter l’histoire des hommes. Parler des lois, du commerce, de l’armée, de la religion, des sciences… et pas seulement de l’histoire vue à travers la vie des rois.
Voltaire ne s’arrête pas à l’Europe. Il s’intéresse à l’histoire de la Chine, du Japon, de l’Inde, de l’Amérique. Ces pays sont très lointains, mais les évoquer contribue à évoquer la diversité des civilisations.
A Fernay
En 1758, Voltaire réside à Ferney, sur la frontière franco-genevoise, où il fait construire son église. Il y mène une vie retirée et absorbée dans les travaux littéraires. Il fait assécher les marais, trace de nouveaux chemins, développe l’agronomie, veille au respect de la tolérance entre catholiques et protestants. Il rend visite dans les champs, acclimate de nouvelles méthodes de culture. Il rend hommage à l’agriculture : « Le premier des arts nécessaires »
L’année 1756 marque le début de la guerre de Sept ans entre l’Angleterre et la France.
1773, il doit supporter les premiers accès de strangurie.
En 1774, Louis XV meurt, c’est l’avènement de Louis XVI. En 1775, Voltaire soutient Turgot dans la « Guerre des farines » . Mais Turgot est renvoyé en 1776.
En 1778, il quitte Ferney pour Paris. Suivent les rites de la gloire, députation à l’Académie et la Comédie Française, visites de cérémonies.
Mais il est épuisé.
Il est reçu à la loge des Neuf Sœurs et est vraisemblablement initié au grade de Maître.
Il s’éteint le 30 mai 1778. Et laisse une déclaration autographe :
« Je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne haïssant pas mes ennemis et en détestant la superstition ».
Le 2 juin, malgré l’interdiction de sépulture, le corps de Voltaire est transporté à l’abbaye de Scellières en Champagne où il est inhumé.
L’impératrice Catherine II fait acheter la bibliothèque de Voltaire qui est toujours conservée à Saint-Pétersbourg.
En 1791, les restes de Voltaire sont transférés au Panthéon. Son œuvre est colossale : poésie, épopées, tragédies, philosophie, essais et traités, histoire, correspondances, sciences, traductions et adaptations, plaidoyers et pamphlets.
Encore plus sur Voltaire : https://gallica.bnf.fr/essentiels/voltaire
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