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La monarchie de Juillet et Louis Philippe

La Monarchie de Juillet commence en 1830, avec des émeutes, qui marquent la fin de la Restauration. Elle se termine en 1848 sur les barricades, avec le début du Second Empire.

Mais avant d’entrer un peu plus en détail dans cette période, nous allons faire un bref aparté sur la Restauration.

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La Restauration

Cette période qui commence en 1814, correspond au retour de la monarchie en France, au profit des Bourbons. Avec les règnes de Louis XVIII puis de Charles X.

Nous distinguons deux Restaurations :

La première, du 5 avril 1814 au 20 mars 1815.
La seconde du 28 juin 1815 au 29 juillet 1830.
Ces deux restaurations sont séparées par les Cent-Jours.

Avec les premières défaites de Napoléon, le frère de Louis XVI , Louis Stanilas Xavier de France,, qui est exilé et oublié en Angleterre, reprend une activité diplomatique. Il débarque à Calais en avril 1814 et publie la déclaration de Saint-Ouen le 2 mai 1814. Dans cette déclaration, Louis de France garantit le maintien des libertés essentielles et du régime représentatif. Mais c’est aussi la restauration de la monarchie, Louis de France devient Louis XVIII, dit le Désiré.
Le 3 mai 1814, il arrive à Paris, où il est acclamé par le peuple, qui espère un retour à la paix.
Mais Napoléon revient de l’île d’Elbe, ce qui oblige Louis XVIII à partir pour Gand. Ce sont les Cent-Jours.

Napoléon abdique le 22 juin 1815. A son retour, Louis XVIII s’efforce de rester fidèle à la politique de réconciliation. Les ultraroyalistes vont malgré tout triompher après l’assassinat du duc de Berry, par les ennemis des Bourbons.

Louis XVIII meurt le 16 septembre 1824.

C’est le frère cadet de Louis XVI, Charles X, qui lui succède. Il est sacré à Reims le 29 mai 1825. C’est le dernier roi de France à être sacré à Reims.

Le début de son règne est marqué par quelques mesures libérales, comme l’abandon de la censure. Mais cela ne dure pas. Charles X laisse au comte de Villèle, chef des ultraroyalistes, le soin de gouverner. Les mesures prises s’avèrent être réactionnaires. Charles X supprime la liberté de la presse et rétablit la censure.

Les troubles dus à cette politique provoquent la démission du comte de Villèle, remplacé brièvement par le vicomte de Martignac, un libéral modéré, lui-même supplanté par le prince de Polignac.

La parution des ordonnances de Saint-Cloud le 25 juillet 1830, bien que légales, va provoquer la révolution des 27/29 juillet. Effectivement, dans ces ordonnances il y a à nouveau une atteinte à la liberté de la presse, en fermant les journaux et pour lesquels il faut une autorisation pour les refaire paraître.
Cette révolution est portée à Paris par les étudiants, les artisans des faubourgs.

Le 2 août 1830, Charles X abdique à Rambouillet.

Charles X
                        Charles X

La Monarchie de Juillet

Louis-Philippe 1er

Louis-Philippe Ier
                Louis-Philippe Ier

Commençons par évoquer, celui qui sera roi sur toute la période de 1830 à 1848, le Prince Louis-Philippe .

Il naît en 1773, de Louis-Philippe duc d’Orléans et de Louise-Marie Adélaïde de Bourbon-Penthièvre. Comme son père, Louis-Philippe accueille favorablement la révolution et entre au club des jacobins.

Suite à l’échec de l’armée Française à la bataille de Neerwinden, le 18 mars 1793, il doit, afin d’éviter une arrestation, passer à l’ennemi. Mais il refuse de combattre contre la France. De plus, ses idées le rendent antipathique aux émigrés.

Il se réfugie en Suisse et exerce le métier de professeur de mathématiques, géographie et langues modernes sous le faux nom de Chabaud-Latour. Il voyage dans le nord de l’Europe et passe trois ans aux Etats-Unis. Lorsqu’il revient en Europe, il s’arrête en Angleterre et reprend contact avec les Bourbons.

Il rentre en France avec Louis XVIII en 1830, à la Restauration. Mais Louis XVIII se défie de Louis-Philippe et ne désire pas qu’il puisse jouer un rôle quelconque en politique. En effet, Louis-Philippe, prince de sang, avait pris parti pour la révolution de 1789, ce qui le rend très populaire. De plus, alors que Louis XVIII n’a pas d’enfant, Louis-Philippe a cinq fils et trois filles.
Il rentre en possession des biens de sa famille et d’une fortune considérable, qu’il s’occupe de gérer. Et durant les Cent-Jours, il s’exile en Angleterre.

Louis-Philippe revient en France en 1817. Même si ce retour est permis par Louis XVIII, il est accueilli froidement. Peu lui importe et malgré sa fortune retrouvée, il vit dans la simplicité. Tout en fréquentant des financiers, des hommes politiques et des écrivains.
Louis-Philippe désire la paix et un rapprochement avec l’Angleterre. En 1843, alors qu’il est roi, il invite la jeune reine Victoria dans son château d’Eu. Ce qui renforce les liens entre les deux pays, surtout après les guerres napoléoniennes.

Révolution de Juillet 1830

En 1830, Louis-Philippe devient un espoir pour bourgeoisie. Et l’occasion lui est fournie de se pousser au pouvoir, par les ordonnances de Saint-Cloud de Charles X.

Pourtant, lors des journées de Juillet, Louis-Philippe reste neutre et ne participe pas aux mouvements. Ce sont ses partisans qui œuvrent pour lui en affichant une proclamation en sa faveur, sur les murs de Paris. Ainsi que sa sœur Adélaïde Louise d’Orléans qui restera tout au long du règne de Louis-Philippe un personnage clé.

C’est le 30 juillet 1830, qu’il arrive au Palais-Royal. Il est proclamé lieutenant Général du Royaume le 31 juillet, et le 7 août, Roi des Français en prêtant serment sur la Charte.

Révolution de 1830
                    Combat devant l’Hôtel de Ville

Le début du règne de Louis-Philippe

Louis-Philippe est un roi qui rétablit la monarchie constitutionnelle, basée sur la Charte. Il n’est pas roi de France élu par droit divin, mais roi des Français. Malgré tout, il règne au profit de la bourgeoisie possédante et des milieux d’affaires. Son arrivée n’a pas permis de modifier la structure de la société et des instances politiques, comme beaucoup l’espérait.

Louis-Philippe maintient le cens électoral, mais l’abaisse. Le fait d’abaisser le cens électoral a pour effet d’avoir un électorat plus important et principalement composé de bourgeois. Ce qui permet de s’appuyer sur la classe possédante.
Mais la petite bourgeoisie attend que ce droit de vote s’étende jusqu’à elle. Cela soutenu par le parti du Mouvement vers la Démocratie, représenté par Jacques Laffitte, ministre de 1830 à 1831.
Les Républicains demandent le suffrage universel et la souveraineté du peuple, mais ne l’obtiendront pas pendant ce règne. C’est seulement en 1848 que le système censitaire sera abandonné au profit du suffrage universel.
Il muselle la presse, ce qui n’a rien de populaire.

Les oppositions que Louis-Philippe trouve en face de lui sont : les légitimistes, les bonapartistes, les républicains et les socialistes. Ce roi veut gouverner au centre et désire être conciliant. Mais les querelles entre légitimistes et républicains affaiblissent le régime aux yeux de la population.

Gavroche
                      Gavroche

Le peuple est toujours en révolte face au chômage et à la misère. L’épidémie de choléra en 1832 aggrave la situation, car ce sont principalement les couches populaires qui sont touchées. L’autre élément déclencheur des émeutes sont les obsèques du général Lamarque, à qui les royalistes rendent honneur, alors qu’il était républicain. Émeutes, révoltes s’enchaînent (Révolte des canuts à Lyon par exemple). Ces émeutes que nous retrouvons dans Les Misérables de Victor Hugo et son personnage de Gavroche. 

En avril 1834, le ministère Perier décide de durcir la répression des associations politiques. Avec des mesures répressives contre la presse, trente journaux républicains n’éditent plus.

Les nominations de ministres s’enchaîne : Jacques LaffitteCasimir PerierAdolphe Thiersle maréchal Soult. Louis-Philippe s’appuie sur son ministre François Guizot qui mène une politique de conciliation et est pour un régime du « juste milieu ».

En 1840, c’est sous le ministère de Thiers que les restes de Napoléon Ier sont transférés aux Invalides. Cette annonce est particulièrement bien accueille par l’opinion.

Essor économique de 1840 à 1846

La production industrielle et les revenus agricoles connaissent une hausse importante jusqu’en 1846. Principalement avec le réseau des transports qui va s’étendre. La France amorce donc sa révolution industrielle.

La politique liée aux transports permet leur modernisation avec les canaux, les routes et surtout le chemin de fer.
L’industrie avec la modernisation se développe à son tour. Dans les domaines de la métallurgie, le gaz, la chimie, le textile.
L’agriculture profite aussi des évolutions : la rotation des cultures, le développement des machines agricoles, les engrais.
C’est la rencontre entre le monde politique et le monde des affaires, des financiers, des banquiers. Banquiers qui prêtent aux industries. Les cotations en bourse augmentent. Cet essor économique provoque une fièvre spéculatrice.

Dans son livre Madame Proust, Évelyne Bloch-Dano écrit : James de Rothschild écrit en 1840 : « Je me rends chez le roi que je vois quand je veux… il a toute confiance en moi, m’écoute et tient compte de ce que je lui dis . » (sic).

La vie est beaucoup moins douce pour la population ouvrière, toujours dans la misère et qui s’entasse dans les villes industrielles. Pour se défendre, il n’existe que peu d’organisations : le compagnonnage et les sociétés de Secours mutuel. Les idées socialistes sont en développement (Pierre-Joseph Proudhon, le duc de Saint Simon, Karl Marx, Mikhaïl Bakounine). De plus, l’électorat trop réduit ne représente pas le peuple. L’écart de revenus entre la classe dirigeante et le peuple se creuse.

La politique de François Guizot s’oppose à toute réforme et continue à privilégier les notables et les propriétaires.

Début de la fin : 1846-1848

Mais en 1846, avec la sécheresse, les récoltes sont mauvaises et engendrent un début de crise économique. Il y a pénurie de blé, dont le prix augmente. Il faut acheter la céréale dans d’autres pays.
La misère à son tour engendre une baisse de la consommation, donc les patrons d’industries se séparent des ouvriers.

Les gros investissements, sur des projets à long terme faits entre 1840 et 1846, n’ont encore rapporté que peu de bénéfices. Il devient impossible de continuer les gros travaux de chemins de fer.
Ces problèmes ont des répercussions sur la bourse et les banques qui augmentent les taux d’intérêts.
Alors que les socialistes, mais aussi certains libéraux, demandent l’intervention de l’état, François Guizot prend la décision de ne pas faire intervenir l’état, pensant que la situation devrait se résoudre d’elle même.
Cette non intervention ne fait qu’aggraver la situation. François Guizot avec cette décision se voit abandonné par les patrons et est forcé de démissionner.

Fin de la Monarchie

En 1842, le duc d’Orléans, héritier du trône et fils de Louis-Philippe, meurt accidentellement. C’est un coup dur pour la dynastie. Ferdinand Philippe d’Orléans a une brillante carrière militaire et est proche du peuple. Ce qui le rend très populaire.
En persistant dans l’idée que seule la bourgeoisie aisée peut diriger le pays, Louis-Philippe court à sa chute. Chute aidée par le conservatisme de François Guizot. qui refuse toute réforme.

Les barricades sont de retour, une révolution est en cours et elle va se dérouler à Paris entre le 22 et le 25 février 1848.
Louis-Philippe signe son abdication le 24 février 1848 en faveur de son petit fils le Comte de Paris. Mais la chambre des députés est alors envahie par le peuple et le Comte de Paris n’y est pas accepté. Les républicains veillent et le 26 février 1848, la Seconde République est proclamée.

Louis-Philippe est accueilli en Angleterre par la reine Victoria.
Il s’éteint le 26 août 1850.

Mais la crise sociale n’est pas terminée. Face aux injustices la révolte continue de gronder. Celle de février sera suivie par celle des ouvriers en juin 1848. Ces journées de juin et les répressions qui s’ensuivront feront un grand nombre de victimes.

 

 

Sources : Encyclopédie Larousse, Livre Madame Proust d’Évelyne Bloch-Dano, Wikipédia.

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