Dans la biographie de Madame de La Fayette, nous avons évoqué la Fronde, qui a provoqué son départ en Anjou avec sa mère. Elle avait quatorze ans au début de ces troubles civils qui se sont déroulés de 1648 à 1653. Essayons d’en savoir un peu plus sur les événements.
- Les années précédentes
- Les parlementaires
- La Fronde des princes
- Le retour du roi
- Pourquoi « La Fronde » ?
Les années précédentes
Avec la politique centralisatrice de Richelieu, le pouvoir royal avait été affermi. Et à Richelieu, mort en 1642, succède Mazarin, diplomate et homme politique italien. Retrouvez les mazarinades sur le site de la Bibliothèque Nationale de France.
La guerre de Trente ans et tous les combats menés par la France ont été très meurtriers. Beaucoup d’hommes ont péri au service du roi. La guerre est aussi très coûteuse en argent.
Dans tout le pays, le poids des impôts accroît la misère. De nouvelles amendes et taxes sont créées. Mais le déficit s’accentue. Il faut trouver toujours plus de fonds…
Les parlementaires
Les parlementaires sont des magistrats qui ont acheté leur charge.
En 1648, les parlementaires doivent renouveler « la paulette ». C’est le nom donné à la taxe qu’ils paient et qui leur garantit la propriété de leur charge.
Mais toujours dans l’optique de recueillir des fonds, il est décidé de modifier les conditions financières de renouvellement de la paulette. Les officiers de la cour souveraine (Chambre des comptes, Cour des aides et Grand conseil) doivent abandonner leurs quatre années de gages.
Les parlementaires et les officiers de la cour souveraine, solidaires, protestent contre ces modifications. Ils refusent de valider l’édit et rendent l’arrêt d’union le 13 mai 1648, qui vise à contrôler la monarchie dans le domaine financier. Un bloc parlementaire est formé contre le pouvoir royal.
Mazarin fait déclarer cet arrêt comme une atteinte aux droits du roi. Anne d’Autriche, alors régente, elle aussi proteste.
Le parlement résiste, mais René Pottier de Blancmesnil et le conseiller au parlement Pierre Broussel sont arrêtés. Pierre Broussel étant très populaire, cette arrestation met la capital en ébullition. Les parisiens se soulèvent pendant la journée des Barricades, le 26 août 1648. Alors, Anne d’Autriche se voit forcée de relâcher les prisonniers.
La résistance s’organise à Paris.
C’est au début de l’année 1649, qu’Anne d’Autriche emmène ses deux fils à Saint Germain en Laye.
Le prince de Condé, bien que n’appréciant pas Mazarin, propose ses services à Anne d’Autriche. Il organise le blocus de la capitale afin d’affamer les parisiens. Les soldats vont semer la terreur et Paris est dévasté.
La royauté craint des soulèvements dans les provinces, surtout en Normandie. En effet, le gouverneur de cette province, Longueville, est devenu frondeur.
Mais des événements extérieurs vont influer sur les actions des parlementaires. On apprend l’exécution de Charles Ier d’Angleterre. De plus, l’archiduc Léopold offre l’appui des espagnols aux frondeurs. Mais les parlementaires considèrent que la connivence avec l’étranger n’est pas souhaitable.
Le président Molé comprend qu’il faut agir et devant l’agitation populaire, les parlementaires frondeurs acceptent la paix de Rueil, qui est signée en mars 1649.
Enfin, ce n’est pas terminé ! La Fronde des prince va prendre le relais….
La Fronde des princes
La fronde des princes succède à celle des parlementaires. Condé, dont les ambitions sont grandes, intrigue avec son frère le prince de Conti, avec le cardinal de Retz, Turenne, les ducs de Beaufort, de la Rochefoucauld, le duc et la duchesse de Longueville. Condé se verrait bien prendre la place de son rival Mazarin.
Mais la régente et Mazarin veulent mettre fin à toutes ces intrigues. Condé est arrêté avec Conti et Longueville le 18 janvier 1650 et enfermé au château de Vincennes.
Devant ce coup de force, les partisans de Condé s’organisent. Gaston d’Orléans, l’oncle de Louis XIV, prend la relève. L’anarchie gagne les provinces. Les populations sont ameutées : En Normandie avec Mme Longueville ; la Guyenne avec la princesse de Condé ; le Limousin avec La Rochefoucauld. La guerre civile menace.
Devant cette menace, Anne d’Autriche fait libérer les princes et demande à Mazarin de se retirer temporairement (février 1651).
Enfin, la régente profite d’un désaccord entre Condé et Gondi. Elle commence à rétablir l’autorité et Mazarin est rappelé.
Alors, Condé, allié avec les espagnols, soulève la Guyenne et le Poitou. Puis il arrive sur Paris et livre combat, le 2 juillet 1652 au faubourg Saint Antoine, contre les troupes de Turenne qui, entre-temps, a rejoint la royauté. Il est aidé par la Grande Mademoiselle (Mademoiselle de Montpensier, fille de Gaston d’Orléans) qui fait tirer les canons de la Bastille sur les troupes royales. Condé peut entrer dans Paris. Mais les troupes de mercenaires espagnols envahissent la capitale. Ce que les parisiens voient d’un très mauvais œil. Enfin, le drame survient à l’Hotel de Ville. Alors que notables et parlementaires s’y sont réunis, afin de trouver des solutions, des agitateurs mettent le feu au bâtiment. A cet incendie, succèdent des pillages. Condé est tenu responsable de ces événements.
Le peuple et les bourgeois sont las et désirent la paix.
Condé, qui perd en autorité, se réfugie aux Pays-Bas Espagnols.
Le retour du roi
Le roi, qui s’était retiré à Pontoise, fait son entrée dans Paris le 21 octobre 1652. Il est acclamé. Évidement, Mazarin est rappelé en février 1653 et reprend ses fonctions de chef du conseil.
Ces dates marquent la fin de la Fronde.
Le prince de Condé est condamné à mort et rentrera en grâce en 1659.
Gaston d’Orléans est exilé à Blois. Mademoiselle de Montpensier à Saint Fargeau. Les autres frondeurs doivent aussi s’éloigner.
L’autorité royale sort renforcée, car le sentiment général est qu’elle seule a été capable de mettre un terme à l’anarchie.
Pourquoi « La Fronde » ?
Utiliser une fronde (ou un lance-pierre) était interdit à Paris. Les jeunes récalcitrants utilisaient le terme : fronder les autorités. En août 1648, parisiens et parlementaires l’ont repris et étaient d’accord pour : fronder le pouvoir.
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