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Histoire de l’écriture – 1ère Partie

Lascaux, des dessins sont tracés sur les parois d’une grotte. Il y a plus de 150.000 ans de cela.
Mais il n’y a que 6000 ans que l’écriture est née.

Cela commence en Mésopotamie entre le Tigre et l’Euphrate. Entre les pays de Sumer et d’ Akkad.

URUK

La population est alors composée de prêtres, d’employés dans les cours royales, de marchands et de paysans.

Les premières tablettes d’argile découvertes à l’emplacement du temple de la cité d’Uruk représentent des liste de têtes de bétail, de sacs de grains. Mais d’autres renseignent sur l’organisation de communautés religieuses.

L’outil utilisé pour tracer l’écriture est le calame, qui est un bout de roseau taillé en pointe. Les inscriptions représentent des objets ou des êtres. Ces pictogrammes sont associés pour représenter des idéogrammes. Évidemment le nombre de pictogrammes doit être important afin de représenter un grand nombre de concepts. Les chercheurs ont dénombré 1500 représentations.

Cette façon d’écrire va évoluer. Le pictogramme ne représente alors plus un objet, mais doit tirer son sens du contexte.
Alors les pictogrammes primitifs disparaissent pour être remplacés par l’écriture cunéiforme.
Pour représenter cette écriture cunéiforme, le calame est désormais taillé en biseau. Les signes sont tracés dans de l’argile fraîche, afin de laisser une empreinte. Dans les régions fluviales du pays de Sumer, l’argile et les roseaux abondent.

Les formes écrites ressemblent à des clous. D’où le nom donné d’écriture cunéiforme, soit clou, cuneus en latin.

Cette écriture nécessite déjà moins de signes, mais il en reste tout de même 600. Il est toujours nécessaire d’avoir une bonne mémoire pour écrire, malgré les listes de ses signes élaborées par les scribes.

Le rébus

Un autre progrès important consiste à associer les signes aux sons des mots de la langue parlée : le phonétisme.
Les sumériens, comme les égyptiens, utilisent donc le principe de rébus.
Un signe ne représente plus un objet ou un être, mais un son. L’exemple du « chapeau » est très parlant : afin d’écrire le mot « chapeau », il faut associer le signe du « chat » à celui du « pot ».

Expansion de l’écriture

Avec la dominance des akkadiens en Mésopotamie vers 2000 av.JC, l’akkadien devient la langue principale dans le pays. Elle est alors retranscrite en écriture cunéiforme.

L’écriture cunéiforme se développe, vers 1760 av.JC, et devient celle du royaume de Babylone, puis du royaume d’Assyrie. C’est un moyen de garder la trace de la langue parlée. Cela, grâce à la correspondance ou pour graver les hymnes religieux.

L’épopée de Gilgamesh est transcrite par les sumériens, sur des tablettes d’argile. Elle retrace les aventures de Gilgamesh, roi d’Uruk.

Cette écriture va se répandre et être adaptée à d’autres langues comme :
– l’élamite, langue du peuple de l’Elam,
– l’hittite, langue du peuple d’Arabie,
– le vieux perse, langue la plus ancienne de Perse.

Bien sûr, outre la Mésopotamie, l’écriture se développe dans d’autres régions du monde.

Mais tout le monde ne peut pas lire et écrire le cunéiforme. Ceux qui connaissent l’écriture, les scribes, sont formés dans des écoles qui leur sont réservées. La discipline y est très sévère. Cela en vaut la peine, car détenir ce savoir donne du pouvoir.

Égypte

Non loin des sumériens, les égyptiens développent les hiéroglyphes.
Selon les égyptiens, c’est le dieu Thot qui a créé l’écriture et en a fait don aux hommes.

Hiéroglyphe signifie « Écriture des dieux ». En grec :
– hieros : sacré,
– gluphein : graver.

Les premiers documents découverts datent du IIIe millénaire avant notre ère. Mais l’écriture hiéroglyphique est apparue un peu avant, fin du IVe millénaire avant notre ère.

Elle est utilisée pendant plus de 3000 ans. Au cours de son évolution, cette écriture est passée de 700 signes à 5000 environ.

Représentation des hiéroglyphes

Son originalité vient du fait qu’elle combine :
– des pictogrammes, des dessins qui représentent des êtres ou des choses et des combinaisons de signes afin d’exprimer des idées,
– des phonogrammes, dessins qui représentent des sons, à l’instar des sumériens et du principe de rébus,
– des déterminatifs, afin d’indiquer la catégorie des êtres ou des choses liés à l’ensemble.

Il faut lire les hiéroglyphes de la droite vers la gauche généralement. Parfois de la gauche vers la droite et même alternativement. Droite à gauche et la ligne suivante de gauche à droite. C’est l’écriture dite de « boustrophédon », soit « comme le bœuf qui va et vient quand le laboureur lui fait tracer des sillons ».

Ces signes sont gravés sur la pierre, dessinés ou peints. Nous les retrouvons sur les murs des temples, sur les parois des tombes.

Elle est utilisée pour glorifier les nombreux dieux de l’Égypte ancienne. Mais pas uniquement à ces fins. En effet, les égyptiens rapportent leur histoire, retracent les événements, comme les mariages royaux, les batailles. Tout cela dans un ordre chronologique.

L’écriture est utilisée dans le cadre judiciaire, la littérature, la géographie, les sciences de l’art divinatoire, la médecine, la cuisine, l’astronomie. Ainsi que les mesures du temps, le calendrier devient solaire (après avoir été lunaire) et dénombre 365 jours 1/4 dans l’année.

Les scribes et supports d’écriture

A l’instar de la Mésopotamie, savoir lire et écrire en Egypte est un privilège. L’enseignement est ardu, mais les scribes forment une caste puissante.

Outre l’écriture, les élèves apprennent la grammaire, le droit, l’histoire, la géographie et la comptabilité.

La pierre reste un support. Mais les égyptiens utilisent un matériaux plus léger, le papyrus.

C’est une plante que l’on trouve en abondance en Égypte et qui est très utilisée dans la fabrication des cordages, sandales, voiles, nattes. C’est avec le papyrus que les feuilles sont créées.

Un rouleau est composé de plusieurs feuilles et peut mesurer plusieurs mètres de longueur.
La plupart du temps, le scribe est assis en tailleur et le papyrus est déposé sur son pagne. Il écrit en déroulant le rouleau et au fur et à mesure de la rédaction, la partie écrite est enroulée.

Les signes sont tracés grâce à un roseau dont l’extrémité est martelée ou taillée. L’encre noire est un mélange de poudre de suie et d’eau, avec un fixateur comme la gomme arabique.

Pour les titres et débuts de chapitres c’est de l’encre rouge qui est utilisée. Elle est fabriquée avec de la poudre de cinabre (mercure) ou du minium (plomb).

Le papyrus, monopole de l’état, est onéreux. En témoignent les papyrus dont le texte initial a été gratté pour pouvoir réutiliser les feuilles. Le cuir, onéreux lui aussi, est réservé aux textes de grande valeur. Il reste l’écriture sur la pierre calcaire et sur poterie qui sont plus abordables.

Au quotidien

L’écriture hiéroglyphique demande patience et minutie. Pour les activités quotidiennes une écriture voit le jour à la même époque à peu près : l’écriture cursive ou hiératique.

Elle représente les mêmes caractères que les hiéroglyphes, mais le tracé est plus simple.

Vers 650 avant J.-C. , une autre écriture voit le jour, il s’agit de l’écriture « démotique » ou « populaire ». Elle est plus claire et plus rapide. Les lettres sont liées entre elles. La lecture s’effectue de droite à gauche.

Sur la pierre de Rosette, le même texte est écrit en hiéroglyphes, en démotique et en grec.

La langue et l’écriture copte

La langue copte a permis de retrouver la langue de l’Égypte ancienne. Mais dans l’écriture copte, il reste encore des caractères issus de l’écriture démotique.

Un mystère !

Le disque de Phaïstos, découvert en Crète en 1906 par des archéologues italiens, est un disque d’argile couvert sur chaque face de hiéroglyphes, enroulés en spirale. Il daterait du IIe millénaire avant J.-C. Sa provenance, son utilisation, sa fonction sont encore un mystère.

Ont aussi été découverts dans l’ancienne cité de Cnossos, au milieu du XIXème siècle, des fragments couverts d’inscriptions.

L’écriture chinoise

Elle est encore utilisée de nos jours, pourtant elle a été créée vers le IIe millénaire avant J.-C.

Les caractères chinois se calligraphient traditionnellement avec un pinceau et de l’encre.

Selon une légende, l’empereur Huang-Che, qui aurait vécu au XXVIe siècle avant J.-C, aurait trouvé l’écriture. Comment ? En étudiant les corps célestes et les objets naturels, principalement les empreintes d’oiseaux et d’animaux.

En 1898-1899, après la crue d’un affluent du fleuve Jaune, des fragments d’écailles de tortue et d’omoplates de cerfs, sur lesquels des inscriptions figuraient, ont été mises à jour.

Un art poétique

Comme en Mésopotamie ou en Égypte, en Chine les premiers signes ont été des pictogrammes et des combinaisons de pictogrammes.

En Chine, rapidement ces pictogrammes ont été stylisés. Cette calligraphie est empreinte de poésie.
Selon la graphie, un seul son prononcé peut signifier plusieurs choses. Chaque caractère s’inscrit dans un carré. Il se compose d’une clef, qui représente le sens, et d’une partie phonétique, qui indique qu’elle doit en être la prononciation.

Les traits qui composent les caractères doivent être tracés dans un ordre précis.

Le chinois au quotidien se lit de gauche à droite. En revanche, le chinois savant et de la poésie se lit de haut en bas et de droite à gauche.

Alors, me direz-vous, qu’en est-il de l’alphabet ?
Nous verrons cela dans la seconde partie de notre grande aventure ! 

 

Sources : L’écriture mémoire des hommes de Georges Jean. Livre que vous pouvez trouver sur le site www.recyclivre.com.

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